Resume |
Le climat, les types d’habitation, les conditions d’hygiène et
d’assainissement sont autant de facteurs qui conditionnent la prévalence des
infections respiratoires aiguës (IRA) dans les communautés. Si la part des
déterminants comme les moisissures et autres microorganismes a fait l’objet de
nombreuses études cliniques, l’influence des paramètres du climat (température,
humidité relative et hauteurs de pluies) constitue un terrain de recherche qui reste
encore à approfondir dans différents contextes climatiques. La présente étude vise
donc à analyser les liens entre lesdits paramètres et la prévalence des infections
respiratoires aigües dans la ville de Parakou. Les données ont été collectées sur un
échantillon de 261 ménages (échantillonnage aléatoire et simple). Les données de
température, de hauteurs de pluie et d’humidité relative ainsi que les données
épidémiologiques des centres de santé (2008-2012) ont été collectées. Le traitement
des données a consisté en la détermination de statistiques descriptives, l’appréciation
des relations entre les données épidémiologiques et les paramètres du climat
(corrélation de Pearson).
Les résultats révèlent que le profil épidémiologique de la zone d’étude place
les IRA en deuxième position, après le paludisme, tant selon les statistiques
officielles (20 639 cas de paludisme et 9 955 cas d’IRA) que dans l’analyse de l’état
de santé des ménages au moment de l’enquête (49% de cas de paludisme et 34% de
cas d’IRA). Il s’établit également une différenciation nette entre saison pluvieuse et
saison sèche : 1 166,8 cas en octobre, contre 574,6 cas en avril en fin de saison
sèche. A 51% d’humidité relative en mars, on enregistre 700 cas d’IRA qui évoluent
jusqu’à plus de 1 100 cas en octobre où le taux d’humidité relative est d’environ
74%. L’analyse statistique de l’intensité des liens (corrélation de Pearson)
entre IRA montre une relation forte avec la pluie (r = 0,5) et l’humidité (r =
0,6), et une relation faible (r = 0,3) avec la température. Vu l’importance des
types de temps, il est nécessaire de poursuivre les études sur leurs effets ainsi que
ceux de l’état général de l’habitation sur la survenue des IRA dans différents
contextes climatiques. |