Resume |
Cet article vise à montrer aux différents acteurs du système éducatif en Afrique que, en dépit de l’atmosphère du doute et parfois même de l’opposition farouche, il existe sur le continent des expériences intéressantes d’utilisation des langues maternelles des populations à l’école. A partir du point de la situation prévalant sur le continent dans les années 80 et de l’appréciation du cas de certains pays, nous avons proposé une analyse de quelques exemples empruntés au contexte actuel. De la présentation de ces expériences, il ressort que la présence des langues maternelles des apprenant (e)s dans le système éducatif favorise l’acquisition des compétences. Ainsi il apparaît même que, dans bien des cas, les taux de succès de ces apprenant(e)s sont meilleurs que ceux de leurs camarades ayant suivi leur enseignement/apprentissage dans le système classique où seules les langues héritées de la colonisation sont utilisées. Soulignant la nécessité de capitaliser lesdites expériences, l’article insiste sur les conditions à remplir pour que le processus dont l’objectif à terme est de faire des langues maternelles des populations africaines des vecteurs de connaissances ait les meilleurs chances de succès. Ce sont notamment le besoin de tenir compte du contexte de mise en œuvre, la sensibilisation des différents acteurs, la formation initiale et continue des formateurs, l’élaboration de curricula adaptés, l’appui aux recherches dans les domaines pertinents pour le secteur, la production en quantité et en qualité du matériel didactique et des autres intrants. |