Resume |
La monarchisation, en tant que phénomène de personnalisation et de captation du pouvoir par un individu, s’est installée dans nos systèmes politiques qui pourtant se veulent démocratiques. C’est le signe d’un paradoxe déjà perçu dans les sociétés occidentales. Le pouvoir du peuple, par le peuple, détenteur du pouvoir et qui l’exerce par des représentants élus, ne peut s’établir durablement que si ce pouvoir est exercé pour le peuple, donc pour la protection des droits et libertés fondamentales du citoyen. Pour éviter que le Président de la République élu par le peuple pour exercer le pouvoir en son nom n’abuse de cet attribut, c’est le pluralisme associatif, dont les membres n’hésitent plus à revendiquer des places au sein du pouvoir politique ; la rue, qui permet au peuple et au citoyen de manifester sa désapprobation ; l’Armée, dont la menace d’intervention peut constituer un frein aux abus présidentiels mais qui se trouve hors champ de la légalité démocratique ; qui font contrepoids au régime démocratique africain. De même, l’office du juge constitutionnel se retrouve transformé devant une séparation des pouvoirs qui s’est elle-même adaptée au fil des évolutions politiques et constitutionnelles. Autrement dit, c’est l’opposition dans son assertion large et le juge constitutionnel qui protègent la démocratie. Toutefois ces contrepoids ne réagissent pas face à l’influence, à la captation des pouvoirs ou à une entorse à la limitation constitutionnelle des pouvoirs. Leur efficacité est redoutable seulement quand l’Exécutif exagère dans sa prééminence, quand la goutte d’eau ou de sang déborde le vase. |