Resume |
La quasi-totalité des Constitutions des pays d'Afrique francophone s'ouvre sur des préambules qui proclament les droits et les libertés, l'affirmation de l'État de droit et les principes nécessaires au fonctionnement démocratique des nations modernes. La totalité des pays d'Afrique ont ratifié les principaux instruments des Nations unies, notamment la charte de 1946 et la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948. La première avait posé les fondements du .droit international dans le domaine des droits de l'homme et la seconde, venue compléter la charte, a fini par acquérir la valeur d'un ensemble de règles du droit coutumier général des droits de l'homme. L'une et l'autre sont intégrées et assimilées par les Constitutions africaines. A ces deux instruments internationaux viennent s'agréger une quantité non négligeable de conventions (par exemple la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide et la convention sur l'imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité) complétées par des résolutions et des rapports tant de l'Assemblée générale des Nations unies que du, secrétariat général. L'une des dernières recommandations du secrétaire général des Nations unies étudie les causes des conflits en Afrique pour suggérer une diminution des budgets militaires, la publication des' informations sur le trafic des armes, des réparations 'financières à allouer aux populations civiles et le gel des avoirs personnels et institutionnels des particuliers responsables de crimes. Le développement d'une véritable culture démocratique et le respect des règles y afférant demeurent problématiques, voire tragiques sur le continent. Les acteurs politiques et décisionnels s'accrochent à une majorité dégagée vaille que vaille, à coups de milliards de francs (CFA) et de victoires électorales douteuses. La «majorité» est préoccupée par son maintien au pouvoir, au besoin en foulant aux pieds l'esprit et les règles démocratiques. Il en découle le mépris des minorités, de l'opposition, des ethnies non dirigeantes, des catégories sociales ... , ainsi que le bâillonnement et la suppression des libertés fondamentales, l'intimidation et la corruption des élites depuis le sommet jusqu'à la base. |